Boycott des activités parascolaires et des sorties éducatives : les musées protestent
La Société des musées québécois (SMQ) constate qu’à nouveau, les moyens de pression mis de l’avant par la Centrale des syndicats de l'enseignement (FSE-CSQ) dans le cadre de ses négociations avec le Gouvernement du Québec ont des effets néfastes et injustes.
Tout comme lors de la première édition de ce boycott en 1999, les premières victimes de la stratégie syndicale sont les élèves. Ces derniers sont ainsi privés d’une constituante à part entière de leur démarche de formation. La visite en groupe d’un musée, tout comme la fréquentation d’un théâtre ou d’une autre entité culturelle, lorsqu’elle est encadrée de façon professionnelle, constitue un formidable mode d’apprentissage et d’ouverture sur le monde. Pour plusieurs, ces visites constituent l’occasion unique d’apprendre et de s’émerveiller dans des environnements exceptionnels, entourés d’éducateurs spécialisés qui leur font découvrir parfois des morceaux d’histoire, des phénomènes de société, des œuvres d’art, et parfois les grands mécanismes de la science et de la technologie, tout cela au cours de scénarios de visites et d’activités adaptés à leurs niveaux d’apprentissage.
Le boycott prive injustement l’élève de l’accès aux institutions culturelles et du même coup d’une partie importante de son apprentissage. La sortie au musée n’est pas une récompense, elle fait partie de son parcours au même titre que ses cours de français et de mathématiques.
Heures coupées et risques de mises à pied
La stratégie de la FSE-CSQ amène également un train de conséquences désastreuses auprès des organismes culturels dont la précarité économique est, malheureusement, le lot. L’impact financier de l’absence ou de l’annulation des groupes scolaires risque d’être, comme ce fut le cas en 1999, dramatique. Lors du seul mois de septembre de cette année, le milieu muséal québécois avait subi des pertes d’un demi-million de dollars suite à 200 000 visites perdues. Dans les musées, l’automne 1999 fut désastreux. Plusieurs programmes et activités ont été annulés. Des travailleurs - principalement des éducateurs et des guides - ont vu leurs heures de travail coupées, d’autres ont été mis à pied. Ce sont donc des travailleurs qui font les frais de la stratégie syndicale et nous ne pouvons que déplorer amèrement cet état de fait.
Nonobstant les raisons qui motivent le milieu des enseignants et des enseignantes, nous n’acceptons pas qu’une telle situation se produise à nouveau. Aussi, nous demandons officiellement à la Centrale des syndicats du Québec (CSQ) de réviser sa stratégie et d’annuler dès maintenant le boycott des activités scolaires et des sorties éducatives. Nous prions également le Gouvernement du Québec par l’entremise du ministère de l’Éducation et du ministère de la Culture et des Communications de réagir rapidement à cette situation. La fragilité des rapports entre les milieux scolaires et le secteur culturel est, malheureusement, encore une fois en cause. Les élèves et les éducateurs de musées en paient le prix.
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