Participation de la SMQ aux consultations publiques pour le projet de loi 82 sur le patrimoine culturel
La Société des musées québécois (SMQ) a participé le 10 février dernier aux auditions publiques de la Commission de la culture et de l’éducation pour le projet de loi n° 82 sur le patrimoine culturel, qui se sont tenues à Québec, à l’hôtel du Parlement.
Le témoignage de la SMQ à l’Assemblée nationale faisait suite au dépôt, en novembre dernier, d’un second mémoire sur le sujet visant à faire valoir l’importance des institutions muséales dans la protection et la mise en valeur du patrimoine culturel québécois.
La SMQ a tout d’abord souligné sa satisfaction quant à l’ajout, dans le projet de loi 82, de mesures de reconnaissance de l’importance du patrimoine immatériel et des paysages culturels patrimoniaux. Elle a également indiqué qu’elle accueillait très favorablement l’insertion des notions « d’objets patrimoniaux » et de patrimoine scientifique et technique ainsi que la reconnaissance de l’importance des inventaires pour la protection du patrimoine culturel québécois. Ces éléments faisaient d’ailleurs l’objet de recommandations de la SMQ, au printemps 2008, suite à la sortie du livre vert sur le patrimoine culturel. Rappelons que la SMQ avait alors déposé un premier mémoire publié dans le numéro 18 de sa publication Enjeux.
Dans sa forme actuelle, le projet de loi augmente considérablement les responsabilités des municipalités sur les plans de l’identification et de la protection du patrimoine culturel. La SMQ, à l’instar d’autres organismes et municipalités, se questionne sur les moyens et l’expertise dont disposent plusieurs municipalités pour identifier et protéger adéquatement les éléments patrimoniaux de leurs régions. Or, nombreuses sont les institutions muséales qui sont déjà présentes sur le territoire et détiennent une expertise importante quant à l’identification, la conservation, la gestion et la mise en valeur du patrimoine. Il serait donc intéressant d’explorer des moyens de favoriser la consolidation ou l’établissement de liens plus étroits entre les municipalités et les institutions muséales, afin que l’expertise de ces dernières puisse être mise à contribution. La SMQ a cependant rappelé que les municipalités tout comme les institutions muséales doivent bénéficier de moyens financiers accrus pour leur permettre d’établir cette collaboration de façon performante et de réaliser tous nouveaux mandats s’y rattachant. L’importance de maintenir un équilibre entre une vision nationale et une vision régionale – voire municipale – du patrimoine est aussi fondamentale. La SMQ a signalé qu’il est primordial d’élaborer des moyens pour assurer un tel équilibre, essentiel à la reconnaissance et à la mise en valeur du patrimoine québécois, et ce, de façon responsable. À cet effet, la SMQ souhaite que le ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine maintienne et affirme clairement son leadership, nonobstant les responsabilités qu’il entend partager avec ses partenaires municipaux.
Sur le plan des objets, la SMQ a souligné que peu de biens mobiliers sont reconnus, classés ou cités actuellement au Québec, même s’ils constituent une part importante de notre héritage culturel collectif. Les collections muséales, entre autres, sont composées en grande partie d’objets identitaires de la société québécoise et de son histoire. À cet égard, elle a demandé que soient instaurés des mécanismes pour en augmenter la représentativité. Pour ce faire, elle propose, par exemple, que les collections archéologiques hors institutions muséales soient gérées par un musée doté d’un mandat national.
De plus, la SMQ a porté à l’attention de la Commission l’initiative qu'elle a mise de l’avant avec Bibliothèque et Archives nationales du Québec pour la création d’un réseau québécois de numérisation patrimoniale, jouissant de moyens pour stimuler la numérisation du patrimoine muséal, archivistique et publié. La ministre de la Culture, des Communications et de la Condition féminine, Christine St-Pierre, s’est dite sensible à l’importance de numériser le patrimoine québécois afin de garantir la conservation du patrimoine et d’assurer sa présence sur le Web et a souligné son intérêt pour le projet.
La SMQ a demandé à la Commission qu’une place soit réservée à la représentation du milieu muséal au sein du nouveau Conseil du patrimoine. Outre l’intérêt de la loi sur le patrimoine culturel, la SMQ a rappelé son souhait que le gouvernement du Québec se dote d’une véritable politique du patrimoine culturel qui permettrait d’englober l’ensemble des orientations gouvernementales dans ce domaine.
La SMQ était représentée par le vice-président, Yvon Noël, le directeur général, Michel Perron, et la directrice du Réseau Info-Muse, Françoise Simard.
Il est possible de visionner l'intervention de la SMQ sur le site de l’Assemblée nationale du Québec.