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Patrimoines du XXe siècle - IMPRIMÉ

« Dossier : Patrimoines du XXe siècle ». Revue de recherche en tourisme Téoros, vol. 21, no.2, éré 2002. Montréal : Université du Québec à Montréal, Chaire de recherche du Canada en patrimoine urbain, 2002.  ISBN : 0712-8657

Le tourisme culturel

Au cours des dernières années, le tourisme est devenu un facteur incontournable dans le développement économique tant d'une région que d'un secteur d'activités. L'offre, comme la demande, se segmente ciblant tantôt les personnes âgées ou les familles tantôt l'environnement ou le sport. La culture n'y échappe pas ! À preuve, l’UNESCO créait en 1999, une chaire en tourisme culturel et le prochain congrès de la Société des musées québécois portera sur cette thématique. Nul doute que ce nouvel engouement pour le tourisme culturel témoigne d'un intérêt certain pour les différentes formes de patrimoines naturel ou culturel.

Dans ce contexte, on peut comprendre pourquoi Téoros, revue de recherche en tourisme, y consacrait l'été dernier un numéro, « Patrimoines du XXe siècles ». En présentation, Luc Noppen et Lucie K. Morisset soulignent que le XXe siècle fut celui du développement touristique : « Le XXe siècle a considérablement renouvelé le florilège de l'offre touristique autour de la réinvention du patrimoine […], une nouvelle mise en tourisme est née » (p. 3).

La revue a le mérite d’offrir une multitude de points de vue sur cette « mise en tourisme » du patrimoine. Cependant, pour les fins de l’Observatoire, signalons plus particulièrement deux articles. Celui de Valérie Sylvestre, titré « Relecture de la ressource et des techniques du tourisme par la notion de « parc à thème ». La Cité de l’énergie à Shawinigan », met en lumière le « parc thématique » comme produit touristique par une étude de cas. L’auteur définit le parc thématique comme « intégrant des notions de thématisation, d'imaginaire, d'interprétation autour de la volonté locale de faire découvrir l'identité des lieux et des habitants et de valorisation du patrimoine, [il] est à l'origine de l'impulsion pour le développement local et de l'attractivité du territoire par le tourisme » (p.17). Ce à quoi répond la Cité de l'énergie.

Le deuxième article, « Le centre d'interprétation. Un produit touristique incontournable né d'une révolution muséale » de Martin Drouin, apporte un portrait fort intéressant sur cette innovation nord-américaine qu'est le centre d'interprétation dont le concept est issu des parcs nationaux à la fin du XIXe siècle. L'article porte principalement sur le développement des centres d'interprétation au Québec depuis le début des années 1960 jusqu'à nos jours. Selon Drouin, les années 1970 marquent le passage « Du temple à l’agora ». Il écrit: « le centre d'interprétation s'inscrivait dans ce mouvement de renouvellement qui cherchait à transformer le temple muséal en agora de ses citoyens » (p.29). Alors que les années 1990 sont empreintes davantage du désengagement financier de l'État, de sorte que la multiplication des centres d'interprétation allait « être placée sous le signe d'une rentabilité économique que seule pouvait offrir une fréquentation assidue. Il suffit de jeter un coup d'oeil aux guides touristiques régionaux publiés chaque printemps pour se convaincre de l'importance des centres d'interprétation comme produit touristique incontournable » (p.29).

Il ne faudrait pas passer sous silence, le texte de Dominique Poulot, historien de la culture, qui explore la portée du produit patrimonial au XXe siècle, la « patrimonialisation », ainsi que les textes de Patrick Dieudonné qui met en exergue la revitalisation du centre-ville de Lorient comme produit touristique, et enfin celui de Gabriel Rioux sur la mise en tourisme de l'architecture par deux études de cas : à Fallingwater pour Frank Lloyd Wright et à Paris pour Le Corbusier.

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