Projet d'enquête sur la relation musée-adolescents - PDF
Vitor Matias et Tamara Lemerise. Projet d'enquête sur la relation musée-adolescents, volet 3, «À travers l'oeil des enseignants et des enseignantes de l'ordre du secondaire». Montréal : UQAM, 2000, 72 pages.
Après nous avoir donné le point de vue des musées et celui des adolescents (volet 1 et 2 de l'enquête), cette équipe de recherche de l'UQAM, sous la direction de Tamara Lemerise, nous fait maintenant part des perceptions des enseignants. L'échantillon de l'enquête regroupe 280 enseignants de tous les niveaux du secondaire et enseignant différentes matières et ce, en provenance de toutes les régions du Québec, mais majoritairement de Montréal.
PERCEPTION POSITIVE DES MUSÉES
D'emblée, on se rejouit d'apprendre que les enseignants ont une conception très positive du rôle des musées en éducation. De façon quasi unanime, les répondants (97 %) sont d'accord pour dire que le musée est un environnement d'apprentissage et certains (64 %), lui accordent un statut d'environnement d'apprentissage au même titre que l'école. Les enseignants croient également à l'importance des sorties au musée et à leur apport à l'éducation des jeunes. Par contre, la moitié des répondants (surtout ceux ou celles qui n'ont pas visité de musée au cours des cinq dernières années) estiment que les activités des musées ne répondent pas bien aux intérêts des élèves.
MANQUE D'INFORMATION
D'autres résultats sont aussi significatifs et démontrent que nous devons poursuivre notre travail de sensibilisation et d'information auprès du milieu scolaire. L'enquête permet de constater qu'il y a encore de nombreux enseignants se disant mal informés. En effet, seulement 40% des répondants disent que leur école reçoit l'information diffusée par les musées. De plus, 89 % des enseignants souhaitent recevoir plus d'information concernant les programmes offerts.
OBSTACLES ET PISTES DE SOLUTION À L'UTILISATION DES MUSÉES
Par ailleurs, le rapport nous livre des informations intéressantes sur les intérêts et les préférences des enseignants à l'égard des musées. Par exemple, 70 % d'entre eux considèrent que les objectifs les plus importants sont liés au curriculum (ce dernier demeure un élément décisif!).
Il nous rappelle aussi les obstacles qui freinent ou restreignent encore l'utilisation des musées par les enseignants : manque d'information, coûts afférents à une visite (déplacement et frais d'entrée), programmes scolaires trop chargés et complexité d'organisation compte tenu des grilles horaires. Une majorité d'enseignants semblent convaincus que certaines initiatives, suggérées dans l'enquête, seraient susceptibles de venir modifier à la hausse les habitudes de visites.
En tête de liste, nous retrouvons les énoncés suivants :
- si le ministère de l'Éducation réservait des journées spécifiques dans l'horaire annuel pour des visites culturelles ou scientifiques (95 %);
- si le musée changeait, s'il était moins centré sur le «regarder» et «l'écouter» (86 %);
- s'il y avait quelqu'un à l'école ou à la commission scolaire qui s'occupait de l'organisation des visites (83 %).
Dans leur conclusion, les auteurs se disent d'avis qu'un support institutionnel et un partenariat dans le cadre de nouvelles politiques éducatives pourraient avoir une incidence importante sur les obstacles à la visite (grille horaire, support financier et organisationnel, etc). Et selon eux, «Les quelques rares irritants qui subsisteront (ex: les problèmes de discipline des élèves, le manque d'interactivité de certains musées, les projets muséaux ayant peu de liens avec le curriculum, etc.) pourront alors être plus facilement pris en main et solutionnés par les efforts conjoints des gens des musées, des enseignants et des élèves visiteurs».
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